La vente liée abuse de la confiance des clients et réserve bien des surprises. L’absence de choix des logiciels autorise des pratiques qui ne répondent qu’à l’intérêt des entreprises du secteur : accroître les gains, évincer la concurrence et, au-delà, contrôler nos pratiques numériques.
Avec l’ordinateur, on ne vous livre que des logiciels "périssables". Les licences dites OEM, ne vous autorise qu'un usage limité à la seule machine achetée (à sa seule carte-mère précisément).
Vous avez changé des éléments (disque dur, carte son,...) Windows peut bloquer l’ordinateur car vous devez montrer pattes blanches, en passant de longues minutes au téléphone. La carte mère a rendu l’âme, vous la faites changer : vous n'avez pas le droit de ré-installer Windows, il faut racheter une licence.
Voir les explications de Microsoft concernant les licences Boîte et les restrictions des licences OEM.
Les constructeurs pré-installent également des logiciels gratuits (mais rarement libres). Le but est bien sûr de vous y accoutumer.
Passée la période d’essai, un célèbre anti-virus annonce que si vous continuez à surfer sans son aide (qui devient payante) vous risquez les pires maux. Que ferez-vous ? Payer. A moins de connaître la manipulation compliquée qui désactive le logiciel et qui lèvera le blocage mis à l'installation d'un autre anti-virus !
L’informatique, c'est utilitaire et un peu inquiétant, la force des habitudes y est donc grande. La vente liée est l’occasion d’imposer "les bonnes habitudes".
Tout d’abord Windows, Internet Explorer, et puis les autres logiciels dits "propriétaires" dont les formats sont "fermés".
Un format, c'est la méthode de traduction par laquelle le logiciel enregistre les données. Si la méthode est "fermée", le client risque de devoir garder, voire racheter, le même logiciel pour continuer à disposer de ses données et il influencera ceux qui veulent les utiliser.
Pour assurer le respect de la licence OEM, certains constructeurs inscrivent un code secret au plus profond de l’ordinateur. Ce tatouage a surtout pour effet de bloquer l’implantation des systèmes d’exploitation concurrents, tel Linux. Bref ! votre ordinateur cesse de fonctionner comme machine polyvalente.
Le projet dit "Informatique de confiance" va plus loin. Ce que nous renommons "l’informatique déloyale" se fonde sur le fait que les logiciels « propriétaires » fonctionnent suivant des règles que personne ne contrôle. Ils peuvent ainsi télécharger d’eux-mêmes sur internet des instructions qu’ils imposeront à votre ordinateur.
Le cheval de bataille de cette surveillance est aujourd’hui la musique en ligne. À terme, c’est toute notre activité sur ordinateur qui pourra être contrôlée, limitée ou corrigée, avec interdiction d’utilisation de certains logiciels ou suppression automatiques de fichiers non acceptés...
Avec les millions d’ordinateurs vendus chaque année, la vente liée diffuse ces pratiques.