L’impact de la vente liée dépasse le seul surcoût pour le consommateur. Pas du tout écologique, elle nuit aussi à notre économie et représente le cheval de Troie de toutes les atteintes aux libertés que préparent les multinationales du secteur.
Production gourmande, composition toxique, consommation croissante, recyclage peu efficace, l’ordinateur a une forte empreinte écologique. Au lieu d’orienter le marché vers un allongement de la durée de vie des machines, les acteurs du marché ne cherchent qu’à accélérer le rythme de leur renouvellement.
La plupart des utilisateurs a un usage très basique de son ordinateur, mais il est convenu de le remplacer tous les 3 à 4 ans. La nouveauté et la puissance des machines sont placées au coeur du discours marketing, occultant la question de la performance logicielle et notamment de la frugalité en ressources matérielles.
La vente liée impose chaque nouveau
Windows ; les nouveaux logiciels ne fonctionneront qu'avec lui et les anciens ne seront rapidement plus supportés. Dans le même temps, la lourdeur croissante des logiciels vient justifier la nécessité de machines plus puissantes. Ainsi s'organise la péremption !
La vente liée a produit le quasi-monopole de Microsoft. D’où des logiciels chers. Mais c’est notre économie dans son ensemble qui en pâtit : nos entreprises d’informatique sont privées d’accès à la clientèle et des milliards partent à l’étranger.
Les milliards de Microsoft lui permettent de s’attaquer facilement à tous les marchés concurrentiels connexes, et là aussi d’affecter gravement la concurrence.
Plus globalement, la vente liée et le système des logiciels propriétaires avec leurs droits d’auteur caractérisent une économie de rente, peu dynamique, et qui nous maintient dans la dépendance technologique. L’inverse est une économie de service, concurrentielle, relocalisée, basée sur la disponibilité, la gratuité et l’adaptabilité des logiciels libres. Le monde professionnel en bénéficie déjà, mais la vente liée bloque la situation au détriment des particuliers.
La vente liée, atteinte à la première des libertés numériques, celle de choisir ses logiciels, est sur le point de dérouler ses effets néfastes.
Déjà, certains logiciels pré-installés informaient sur l’utilisation de l’ordinateur. Avec Windows Vista, l’ordinateur est d’emblée porteur d’un système de contrôle du respect des droits d’auteur (Une étude, la réponse de Microsoft). Le pire est à venir ! Au prétexte d’une prétendue protection contre les dangers d’Internet, les constructeurs ne se cachent pas de vouloir se donner un droit de regard sur l’usage fait des ordinateurs personnels. En jeu, les milliards de la maîtrise des flux de contenu sur Internet.
Une machine ne pourra faire fonctionner que les seuls logiciels autorisés
.
Au-delà, avec la connexion à Internet, la porte est ouverte à toutes les surveillances,
à tout moment.
Car il n’y a pas moyen pour l'utilisateur
de contrôler ce que font les logiciels propriétaires :
leur code n’est pas ouvert, contrairement à celui des logiciels libres.
Une nouvelle fracture numérique est à craindre, entre ceux qui seront à même de garder la maîtrise de leur ordinateur et la masse de ceux qui seront soumis aux diktats des multinationales du secteur.